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On change de nom ! Pourquoi ? On se fait attaquer…

Ça fait 9 mois que je travaille sur ce projet, 8 mois que j’ai convaincu mon premier associé, 7 mois le second, 5 mois que l’histoire du livre est écrite et que j’ai trouvé un partenaire imprimeur et 3 mois qu’on a de premiers contacts avec des auteurs et illustrateurs.

Ça fait aussi 9 mois que je travaille soirs, week-ends et trajets de tram sur ce projet, en plus de mon boulot et mon petit gars, et que, mois de février aidant, je sens que vais devoir faire une orgie de vitamines très bientôt.

9 mois de montagnes russes émotionnelles avec des pics de bonheur et des périodes de fatigue, mais jusqu’à maintenant jamais de réel creux.

Puis il y a deux semaines, j’ai reçu un petit recommandé de l’INPI nous informant que quelqu’un fait opposition sur notre marque Squiddykid. On attaque mon bébé !!!

J’ai passé toutes les étapes du deuil en une semaine 🙂

1 – Choc et déni :

Le coup de bambou. Comment c’est possible, j’avais bien vérifié (pas assez) les marques en place pourtant ? Pourquoi quelqu’un fait ça alors qu’on n’est même pas concurrent, ni dans le même domaine ? Pourquoi ça m’arrive à moi cette poisse ?

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2 – Douleur et culpabilité :

Ça commence par accuser un peu le coup en chialant deux minutes (ça soulage), puis viennent les soucis : putain, j’ai déjà ouvert tous les réseaux sociaux, on a commencé à communiquer, des gens comptent sur nous et nous suivent déjà, ça craint du boudin ! Et encore le pourquoi ça m’arrive à moi ? Qui est assez mange-caca, comme dit mon mec, pour faire ça ?

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3 – Colère :

Là je commence à le dire à tout le monde autour de moi. À dire aussi beaucoup, beaucoup, beaucoup de gros mots et des oreilles ont du siffler sévère ! Que ça ne va pas se passer comme ça, c’est moi qui te le dis, je ne vais pas me laisser faire si facilement.

4 – Marchandage :

Ok, c’est parti pour l’opération défense. La procédure laisse deux mois pour répondre à l’opposition et présenter des arguments. Listing de toutes les idées et bons arguments de défense face à cette attaque en partie tirée par les cheveux (vive les avocats). D’ailleurs oui, vive les avocats, moi aussi je contacte une copine avocate et je ne vais pas me laisser faire, merde !

5 – Dépression et douleur :

La copine avocate me fait comprendre que c’est chaud, qu’en face les choses ont été bien rédigées, etc. Que ça coûterait temps, énergie et argent, et il faut se rendre à l’évidence que tout ça doit passer en priorité dans d’autres trucs que cette histoire. Déprime, deuxième épisode, avec la petite boule dans la gorge là, celle qu’on a quand on chiale plus, mais qu’on a encore le poids d’un bus sur les épaules, qu’on sait qu’on doit passer à autre chose et qu’une étape est terminée. Un peu comme quand on quitte le lycée, qu’on s’est bien marré et que certains trucs ne reviendront plus (ok j’en rajoute, mais sur le coup ça m’a bien soûlée).

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6 – Reconstruction :

On prend les choses en main. On décide de garder notre calamar, c’est la métaphore de notre concept, mais on va changer le nom. S’en suivent recherches en solo, recherches en famille, puis devant les noms de merde qui sortent, opération commando à 10 collègues, pause dej avec surtout des gâteaux et du chocolat et cerveaux qui fument, et quelques pistes intéressantes. Et après décantation et une dernière piste donnée par mon chéri, la bonne, le nouveau nom 🙂

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7 – Acceptation :

Un petit temps pour s’habituer à l’écrire, le prononcer, le remplacer dans les discussions. Puis vient la dernière phase où tu te rends compte que c’est un mal pour un bien. On a un nom plus court, plus simple à écrire, retenir et prononcer que le précédent. Et c’est un peu comme quand tu changes de mec et que tous les potes finissent par te lâcher ce qu’ils en pensaient vraiment, les petits défauts, etc., et que le nouveau est quand même plus sympa et plus sexy 😀

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Voilà, notre nouveau nom et nouveau logo : BiliBok.

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Nouveau dépôt à l’INPI, nouveaux noms de domaine pour le (futur) site, on va le changer partout assez rapidement et une nouvelle vie commence.

On avance bien sur notre premier livre (plus que les deux doubles pages de fin et les déclinaisons de personnages) et notre site avance bien, ça va envoyer du lourd 😉 Du calamar de compète, un vrai kraken !

 

Pour terminer, je ne vais pas citer ces mange-caca (décidément j’apprécie le degré de poésie de cette expression), on leur laisse leur nom de merde qui ressemblait au nôtre, ils vont être bien contents tout seuls dans leur petit, très petit coin de l’océan pendant qu’on va faire la fête. J’ai plaisir à me dire qu’ils auront raqué en frais d’opposition et d’avocats pour une attaque même pas justifiée (car des arguments, j’en ai), mais bref…

Pour ne pas finir sur une note amère (et passer pour une grosse hater), je vais lister tous les moments de joie que j’ai eus depuis le début de l’aventure, qui ne fait que commencer 😉

– Quand j’ai regardé mon petit bébé et que je me suis dit que j’allais monter un truc, pour nous, j’ai senti une énergie chauffer doucement.

– Quand j’en ai parlé une première fois à des personnes extérieures, pour voir, et qu’elles ont cru au projet malgré une présentation de deux heures ultra bordélique et des idées dans tous les sens, j’ai beaucoup transpiré et tremblé de la voix, mais je suis sortie de ma zone de confort une fois pour toutes et c’est grisant.

– Quand j’ai convaincu juste derrière, avec la même présentation de torture, un illustrateur qui défonce tout de me suivre dans mes envies de psychopathe et de devenir associé. Olivier, tu gères ! Là, j’étais carrément excitée comme les gamins qui boivent du coca le soir…

– Quand j’ai fait trois présentations test d’affilée (après un bon paquet à tout faire évoluer non stop) et que plus rien ne bloquait, que je tenais le « bon truc ». Là, j’ai senti un petit truc étrange, le moment où on se dit qu’il faut y aller, coûte que coûte, car on ne peut pas laisser passer ça.

– Quand j’ai acheté le nom de domaine et fait le dépôt à l’INPI (ne sachant pas les emmerdes qui allaient suivre) et que j’ai vraiment dépensé les premiers petits sous sur le projet, premier sentiment de futur boss ah ah.

– Quand je suis sortie du déjeuner avec un développeur de génie, Sébastien, qui venait de dire oui pour être associé et bosser sur mon usine à gaz. Là, j’ai fait une petite danse de la joie dans la rue après avoir tourné à l’angle.

– Quand on a lancé la landing page après les recherches de noms, les premières illustrations, les prototypes de bouquins chez des imprimeurs, nos premiers dejs d’équipe : ÉNORME bouffée d’euphorie suivie d’un coup de barre.

– Quand après un petit post de blog un soir sur mon canap, en étant un peu remontée, on a eu un max de retours, messages et inscriptions : gigantesque plaisir et début de pression sur la date de sortie.

– Quand j’ai reçu les premiers mails de réponses d’auteurs et illustrateurs sur la partie livres épuisés… Le reste est en marche et arrive très vite. On bosse, on bosse, on bosse ! C’est vraiment trop cool tout ça !

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Comments

  • Amour sur toi Bilibok! Et viens vite te dandiner dans nos bibliothèques avec ton nouveau nom qui déchire (et que ma mère pourra prononcer!!)

    12 février 2016
  • Nicolas

    Reply

    Squiddykid… Squiddykid… Squiddykid… Squiddybok… Squilibok… Silibok… Bilibok… Bilibok !!!
    Bah tu vois, le changement c’est bien des fois. Ça devait être écrit quelque part dans un fortune cookie au Resto chinois. Bienvenue donc à Bilibok, que l’on soutiendra contre vents, marée et manges caca ! Sur le fond rassure toi rien ne change, toujours autant de plaisir à suivre vos aventures dans cette épopée. Mon bêta testeur a toujours son exemplaire au pied de son lit et son grand frère est très jaloux 😁. Continue, ne lâche rien, le bonheur et le succès sont au bout de la route !
    Longue et belle vie a Bilibok !

    13 février 2016
  • Bonne continuation pour votre projet ! Finalement ce nom est beaucoup plus simple à retenir et prononcer ! Hâte de découvrir la suite du projet de Bilibok 🙂

    1 mars 2016

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